Lieu historique de Metz...

 

Un peu d'histoire...

Son nom Outre-Seille vient du fait qu’il s’agissait autrefois d’une grande île formée par la Seille se divisant à cet endroit en deux bras.

À partir du milieu du IIIe siècle, un mobilier en céramique abondant témoigne de l'occupation du site. Mais à partir du IVe siècle, après la construction de l’enceinte romaine de Metz, les quartiers périphériques Outre-Seille, Outre-Moselle et du Sablon sont abandonnés. Les paroisses Saint-Eucaire et Saint-Maximin sont attestées dès le VIIIe siècle. Elles sont élevées le long des voies romaines respectivement vers Strasbourg (actuelle rue Mazelle) et vers Mayence (actuelle rue des Allemands) et dédiées à des évêques de Trèves, dont le diocèse de Metz dépendra jusqu’à la Révolution. La paroisse Saint-Étienne-le-Dépenné est attestée après 1190.

Au XIIIe siècle, Outre-Seille, toujours faubourg rural, connaît une forte mutation. Il est intégré à la « vieille ville basse » lors de la construction des nouveaux remparts et devient un quartier intra-muros. Un canal dérivant le cours de la Seille est alors creusé afin d’alimenter les douves devant les nouveaux remparts.

Le quartier se construit à partir de la rue des Allemands qui était une voie de communication entre la porte des Allemands et le pont Sailly. La rue des Allemands est ainsi nommée en raison de l’existence d’un ancien hôpital de l’ordre Teutonique. Le parcellaire conserve la forme des anciens lopins agricoles.

Le quartier des tanneurs se modernise au XVIIe siècle, période à laquelle sont bâties les hautes maisons en bord de Seille destinées à favoriser le travail des peaux.

 

Au XVIIIe siècle, les bourgeois adoptent des ornements architecturaux pour leurs hôtels dont l’esthétique baroque n’a pas de commune mesure avec les autres quartiers de la ville où un classicisme sobre prévaut. En 1739, Louis de Cormontaigne fait remblayer le canal de dérivation de la Seille pour créer un système fortifié bastionné.

En 1905, le bras de la Seille passant rues Haute-Seille, Basse-Seille et des Tanneurs est asséché puis comblé pour cause d’insalubrité.

Le quartier est en grande partie préservé du vandalisme moderne des années 1960 et 1970 qui prônait la tabula rasa. Il est complètement rénové, par étapes successives, à partir de la fin des années 1970. Ainsi ont vu le jour plusieurs réhabilitations d’immeubles vétustes, comme celle de la ZAC de l’îlot de Turmel.

 

A visiter...

Plusieurs monuments parsèment le quartier tels que la porte des Allemands et les remparts médiévaux de Metz sur son pourtour ; des églises ceintes dans le tissu urbain telles l’église Saint-Eucaire, l’église Saint-Maximin ornée de vitraux de Jean Cocteau, des places qui conservent quelque animation artisanale comme la place des Charrons où s’élève l’hôtel de Burtaigne (Renaissance). On peut citer également l’ancien couvent de la Visitation et l’église luthérienne de la Confession d’Augsbourg, deuxième édifice religieux bâti « intra muros » à Metz. 

Le quartier comporte plusieurs rues avec des numérotations surprenantes. Ainsi, la rue de la Baue a un immeuble numéroté « 0 » et la rue du Grand Wad comporte un immeuble numéroté « 0 » et un « 0 bis ».

 

 

Rue de l'Epaisse Muraille

De la rue Mabille à celle du Champé et à la place de la Grève.

La muraille dont il s'agit avait une épaisseur de quatre mètres. Elle faisait partie de l'enceinte élevée au XIII° siècle lorsque la cité engloba le quartier d'Outre-Seille. Elle partait anciennement du pont de la Grève, longeait la rue qui nous occupe et aboutissait à la porte des Allemands.

 

 

Rue de la Grande Armée

De la place Saint-Simplice et de la rue Haute-Seille aux rues Mazelle et de la Hache.

Elle fut ouverte en 1808 sur le terrain appartenant aux religieux de Saint-Antoine et prit de ce fait le nom de rue des Antonistes ou de rue Neuve-Saint-Simplice. Inaugurée par un défilé des vainqueurs de Friedland et d'léna, elle troqua ces appellations contre celle de rue de la Grande-Armée. Sur un plan du 24 août 1807, elle figure sous le nom de rue de Berlin, probablement pour rappeler l'entrée des Français en 1806 dans la capitale de la Prusse. A la Restauration, elle retrouva sa première dénomination qu'elle conserva jusqu'en 1830 où elle reprit celle de rue de la Grande-Armée. C'est la seule artère messine qui garde actuellement le souvenir de l'épopée du Empire.

 

Rue du Grand Wad

GRAND-WAD (rue du)

De la rue Mazelle au boulevard André-Maginot.

Il existe deux hypothèses concernant l'origine du nom Wad. La première voudrait qu'il vienne de l'ancien mot Warde qui signifiait garde. Warde serait issu de l'allemand Wacht : garde, sentinelle. Dans les vieux titres, la rue de la Garde est dite rue du Warde. La proximité de l'ancien rempart des Allemands pourrait corroborer cette hypothèse. Mais Wad peut dériver aussi du latin vadum, qui veut dire gué, gué sur la Seille proche. Sauer a constaté l'existence de quatre autres Wades dans divers quartiers de la ville. On peut se demander pourquoi trois gués si rapprochés (avec le Wad-Billy et le Wad-Bouton) alors qu'il y avait tout près, dès le XIII siècle, la porte des Allemands avec un pont sur la Seille. Un acte de 1386 cite la rue du Grand-Waide. Cette rue est également nommée dans un ban de tréfonds du XIIIè siècle.

Rue Gisors

De la rue des Allemands à celle de l'Epaisse-Muraille.

Elle fut ouverte en 1739 par la démolition de plusieurs immeubles, parmi lesquels la grande maison dite Au Lièvre. Sur un plan de 1737, elle figure sous l'appellation de Nouvelle rue Guérard, sans doute du nom d'un particulier. Elle perpétue le souvenir de Louis-Marie Foucquet, comte de Gisors. fils unique du Maréchal duc de Belle-Isle. Le comte succomba après la bataille de Crefeld, des suites de ses blessures, le 26 juin 1758. Il avait vingt-six ans.

Rue Haute Seille

De la place des Paraiges à la place Mazelle.

En 1905-1906, l'administration allemande combla, sur tout son parcours, le canal de la Seille. L'arrêté municipal du 25 octobre 1906 donna le nom de rue Haute-Seille à la partie de l'ancien canal se situant entre la place Mazelle et la rue du Pont-Sailly.

Rue Mazelle

De la place des Paraiges à la place Mazelle.

Dès l'époque gallo-romaine, ce secteur de la ville revêtait déjà une certaine importance. Des fouilles, exécutées en 1858 pour la pose d'une conduite d'eau, exhumèrent, à deux mètres cinquante de profondeur et sur une longueur d'environ trois cents mètres, un tronçon de route romaine. Il s'agissait probablement de la tête de la voie qui partait de la porte de Seille pour se diriger vers Argentoratum (Strasbourg). Depuis la maison numéro 37 jusqu'au numéro 6 écrit Charles Abel dans un rapport à la Société d'Histoire et d'Archéologie nous avons remarqué une rue romaine très apparente, présentant trois couches bien caractérisées... ,>.

Les fouilles permirent de découvrir quantité de vestiges et d'objets divers. Nous empruntons au rapport cité plus haut, paru dans L'Austrasie de juin 1858, les passages suivants : « Lors des premières exfoliations, nous avons pu constater que la pioche venait de déterrer six grosses colonnes en pierre grisâtres présentant 0,55 m de diamètre. Le piédestal était un cube taillé dans la même roche que le fût et présentait 0,76 m de face sur 0,65 m de côté. L'entrecolonnement était de cinq mètres. Ces colonnes étaient placées suivant une ligne droite faisant un angle de 45 degrés avec la rue actuelle, à partir de la maison numéro 35. Les fragments de ces fûts de colonnes étaient d'inégale grandeur. Le plus grand tronçon portait 0,90 m, le plus petit 0,44 m. La contre-partie de ces colonnes gisait à côté du piédestal, ensevelie dans une couche de débris de tuiles entremêlés de poteries et monnaies romaines... « Plus avant, vers la place du Pont-Sailly poursuit Charles Abel à la hauteur de la maison numérotée 10, des débris d'autres colonnes nous sont apparus à 1,95 m de profondeur. Elles avaient 0,60 m de diamètre. Assises sur un piédestal, comme les précédentes, leur base était sculptée et présentait des moulures qui semblaient usées par le frottement de roues. Elles étaient au nombre de quatre, l'entrecolonnement n'était pas régulier. Il reste à déterminer quelle était la destination de l'édifice dont faisait partie cette colonnade. Remarquant le défaut de tore, de sculptures à la base, et l'absence de chapitaux et de frises, et le grand nombre de tuiles, nous avons pensé que cette disposition de la construction répondait à celle d'une halle, d'un marché. Une fois cette hypothèse admise, nous l'avons corroborée de la présence des ossements d'animaux, ce qui dénote une boucherie ou un marché à viande. « Or, un marché aux viandes s'appelait en latin macellum. La colonne rostrale, élevée à Rome en l'honneur du consul Caius Diullius, l'an de Rome 493, portait une inscription où se trouvait déjà le mot macellum. Le marché aux viandes de Rome fut construit sous Néron, et à cette occasion fut frappée une médaille qui en donne la configuration. C'était un bâtiment précédé d'une colonnade, tout comme a dû l'être l'édifice messin de la rue Mazelle, colonnade qui faisait, en cas de pluie, l'office de nos arcades de la place Saint-Louis.

Le macellum de Néron, dit Montfaucon, s'appelle encore aujourd'hui, à Rome, macello, et, en certains pays de France, mazel : c'est une boucherie. La rue Mazelle conclut Charles Abel semble donc devoir son nom à un ancien marché élevé sous les Romains, détruit par les barbares, et dont les ruines ont été pendant des siècles converties en terrains vignobles pour redevenir ensuite un lieu d'habitation La copie d'un acte d'aman de la fin du Xlll° siècle cite le nom de porte Mezels. En date du 14 mai 1474, un nommé Trainel, messager de la cité, logeant en la rue Mezelle, se voit gratifier de 60 livres pour bons et loyaux services. Un ban de tréfonds de 1478 constate que la rue Mezel, dans son parcours entre l'église Saint-Maximin et l'actuelle place Mazelle, est nommée bourg, ensuite quartier de Saint-Mamin. Or. Mezels ou Omezels signifiait lépreux. D'où la thèse de certains érudits qui font dériver Mazelle de lépreux. Ils avancent, pour étayer leur opinion, l'ancienne existence d'une léproserie Outre-Seille. II se peut cependant que du fait de cette ladrerie dont l'existence est fort contestée à cet endroit et pendant une certaine période, le nom de Mazelle se soit transformé momentanément en celui de Mezels. Mais Mezel peut aussi n'être qu'une déviation orthographique de Maizelle, dénomination que nous retrouvons dans de nombreux écrits.

Rue des Minimes

De la rue des Allemands à celle du Petit-Champé.

Son nom lui vient du couvent des Minimes. En 1602, le cardinal de Guise envoya à Metz des religieux Minimes ou frères hermites du frère François de Paul, et leur donna une maison sise près de la citadelle. Le roi Henri IV les confirma par lettres patentes en 1604. La même année, les religieux échangèrent leur immeuble contre l'hôtel de Charles du Marteau, seigneur de Mardigny, dans la rue des Allemands. Le couvent couvrit bientôt un vaste espace compris entre cette dernière rue et celle du petit Champé. II arrivait assez près de l'emplacement de la rue Gisors, ouverte en 1736. Les Minimes édifièrent une église, consacrée en 1640 et démolie en 1811. Six maisons, les numéros 70 à 80 de la rue des Allemands occupent son emplacement. Les caves du numéro 74 conservent des vestiges de la crypte, avec des piliers ronds à chapiteaux grossièrement taillés. Le couvent, où fleurissaient les sciences, fut supprimé à la Révolution.

Boulevard Paixhans

Du boulevard André-Maginot et de la rue Basse-Seille au pont des Grilles.

II porta les noms de rue Militaire, rue du Rempart des Juifs, rue du Rempart de l'Arsenal, à cause de l'ancien arsenal d'artillerie proche de son tracé, sur l'emplacement du retranchement de Guise. Sa dénomination actuelle rappelle le souvenir du général d'artillerie Henry-Joseph Paix hans, né à Metz le 22 janvier 1783 et mort à Jouy-aux-Arches, le 19 août 1854.

Place des Paraiges

Y aboutissent les rues Mazelle, des Allemands, du Champé, des Tanneurs, du Pont-Sailly, Fournirue et Haute-Seille.

L'arrêté municipal du 25 octobre 1906, comme nous l'avons vu, donnait le nom de rue Haute-Seille à la partie de l'ancien canal de la Seille allant de la place Mazelle au Pont-Sailly. En 1909, la démolition d'un pâté de maisons permit l'ouverture d'un passage entre les rues Mazelle et des Allemands, et donna naissance à la place des Paraiges, aux dépens d'un petit bout de la rue Haute-Seille. A partir de l'an 1130, l'ancienne capitale de l'Austrasie et du vieux royaume carlovingien s'affranchissait progressivement de la tutelle épiscopale et s'organisait en république gouvernée par un maître échevin. Insensiblement, son administration passa dans les mains de puissants groupements, les Parages, ou Paraiges. D'où vient le mot Paraige ?

Auguste Prost nous en donne l'explication :

« Parage ou Paraige, qui ont donné au latin du moyen âge paregium ou paragium, viennent du bas latin paraticum qui était encore usité au XIIIè siècle dans le sens d'association, société, collège ». Les Paraiges n'étaient donc pas des individus isolés, mais des associations de familles privilégiées. Chaque Paraige portait le nom d'une famille qui y jouait le rôle principal et à laquelle tous les membres se rattachaient. Leur nombre s'élevait primitivement à cinq : Outre-Seille, Jurue. Porsaillis, Porte-Moselle et Saint-Martin. Le XIVè siècle vit la formation d'un sixième Paraige, celui du Commun, composé de gens du peuple, bourgeois, notables, artisans.

Ruelle du Poncé

Entre les numéros 27 et 31 de la rue Mazelle existe une ruelle pavée, fermée par une grille.

Elle avait nom jadis ruelle du Poncé. Elle menait à un petit pont de bois couvert, le poncet ou ponceau, jeté par-dessus la Seille pour permettre avant le percement de la rue de la Grande-Armée la communication avec le cimetière Saint-Simplice, la rue de la Monnaie et le Quarteau.

Rue du Pont à Seille

de l'ancienne place Coislin à la place des Charrons.

Le chanoine Bour affirme que le Pont-à-Seille existait déjà en l'an 1105. Les bans de tréfonds du XIIIè siècle le mentionnent de 1245 à 1290, sous le nom de nueuf pont à Saille. Il était construit en dos d'âne et portait des habitations et des échoppes, puisqu'un acte de 1290 cite li barbier desus lou Pont à saille. Le manuscrit 109 de la bibliothèque municipale mentionne une quittance délivrée en 1340 par Perrin, l'écrivain, dessus le nueuf pont-à-Seille. Philippe Willemay, orfèvre de dessus le pont-à-Saille, trépassa le 22 octobre 1627, nous apprend dom Sébastien Floret dans son journal. Sur un plan de 1738, aucune construction ne figure plus sur ce pont. Le pont-à-Seille a naturellment disparu en 1905 lors du comblement du canal de la Seille. L'ancienne ruelle à Saille (1257) reliait à la place du Champ-à-Seille au Pont-à-Seille.

Eglise Saint Eucaire

Rue des Allemands.

L’église Saint-Eucaire fut construite à la fin du XIIe siècle (la nef et le chœur aux XIVe et XVe siècles). Elle est dédiée à l’évêque Saint-Eucaire III. La tradition veut que, chaque 3 février, l'on vienne ici faire bénir des petits pains briochés marqués de picots rappelant le martyre de Saint- Blaise afin d'obtenir la guérison, ou une protection contre les maux de gorge. Blaise est invoqué comme guérisseur des maux de gorge, depuis qu'il sauva un jeune garçon étranglé par une arête de poisson. L’église possède une des fameuses reliques de Saint-Blaise, ramenées par les croisés.

Eglise Saint Maximin

Église rue Mazelle.

L’église Saint-Maximin avait pour nom autrefois Saint-Maximin Outre Seille. Édifiée fin du XIIe siècle et remodelée aux XIVe et XVe siècles. L’église est ornée de vitraux créés par Cocteau.

Rue de Turmel

De la rue des Allemands à la rue du Wad-Billy.

Son percement date de 1905-1906, et elle prit son nom en vertu de l'arrêté municipal du 27 avril 1907. Déjà en 1847, la ville projetait la réalisation d'une communication entre les deux rues précitées. M. de Turmel, né le 14 aoùt 1770 à Metz où son père était général,devint maire de notre ville par ordonnance royale du 2 février 1816, succédant au baron Marchant. II fut député de la Moselle de 1823 à 1830. Tout en remplissant les fonctions de payeur du département à partir de 1825, il conserva néanmoins celles de premier magistrat municipal jusqu'à sa démission lors des journées de juillet 1830. M. de Turmel laissa le souvenir d'un homme de bien, qui géra habilement et honnêtement les affaires de la ville tout en contribuant à l'embellissement de la cité. Sa fille, Anne de Turmel, naquit le 22 mars 1805. En 1827, elle épousa Marie-Joseph-Charles de Lardemelle et lui donna deux fils.

Mademoiselle de Turmel reste vivante dans la mémoire des Messins parce qu'elle offrit à la ville la petite cloche qui porte son nom et qui, à la cathédrale, sonne le couvre-feu. Ce don de Mademoiselle de Turmel donna prétexte à plusieurs légendes.

Rue Vigne saint Avold

De la place des Charrons à la place Mazelle.

Elle tient son nom d'une vigne située jadis en ce lieu, propriété de l'abbaye de Saint-Avold. Le débouché sur la place Mazelle date de 1740

Rue de Wad Billy

De la rue Mazelle au boulevard André-Maginot.

Pour l'explication du mot Wad, reportons-nous à la notice sur la rue soit enfin pour les du Grand-Wad. Billy est un nom patronymique messin. Des bans de tréfonds du Xllle siècle mentionnent les noms de Bugle. Bugley et Bugly. Bugley ou Bugly, écrit M. d'Hannoncelles. se prononçait Bully ou Billy. Un Jehan Bugley exerçait au XIV° siècle le métier de changeur. Il fut inhumé à Saint-Clément. Sa soeur, Marguerite Bugley, épousa Joffroy Sollate, également changeur, dont l'épitaphe existait dans l'église Saint-Simplice. Le fils de Jehan Bugley le changeur, Jehan Bugley le prêtre, possédait son tombeau dans l'église du Petit-Clairvaux, en Chaplerue. Thiébault Bugley fut maître-échevin en 1355. Sur un plan de 1738, la rue du Wad-Billy est appelée rue derrière le Loup, parce qu'elle donnait sur l'arrière de l'hôtellerie Au loup, sise au numéro 53 de la rue des Allemands.

Rue du Wad Bouton

De la rue Mazelle au boulevard André-Maginot.

Des actes de 1386, 1514, 1531 et 1630 citent la rue du Waide-Bouton. Bouton, comme Billy, était un nom patronymique assez répandu dans l'ancienne bourgeoisie messine. Des orfèvres, des horlogers, des ébénistes le portèrent.

Rue Gaudrée

De la rue Mazelle à la rue Vigne-Saint-Avold.

Primitivement, elle s'appelait Cour-au-Puits ou rue du Puits-Béni, parce qu'il y existait un puits public. « Ce puits que le peuple nomme puits béni, parce qu'on y avait jeté le curé de la paroisse (de Saint-Etienne), dit un document de 1751, a été fermé depuis ; on y a placé une pompe. Le bureau des finances voulant le faire combler, les habitants demandent au maître échevin à le garder. A ce propos, on rappelle une ordonnance du 8 mai 1722 qui enjoint de couvrir les puits publics d'un volet fermant à clef, aux frais des particuliers qui s'en servent. Cette ordonnance est renouvelée à la date du 21 janvier 1750 (affiche !) qui demande un volet de bois de chêne dont chaque particulier aura une clef pour son usage personnel ; en cas de refus, les puits seraient fermés à clef aux frais de la ville, pour n'être ouverts que dans le cas d'incendie ou autre nécessité publique ». (R.S. Boer, Annuaire de la S.H.A.L. 1932) Gaudrée était très probablement le nom d'une famille qui demeurait en ce lieu.

Impasse de la Favade

A l'extrémité de la rue des Allemands, vers la rue du Champé.

D'où vient le mot favade ? Nous supposons sans l'affirmer qu'il signifie forge. Au XIIè siècle, forger se disait favargier, favorgier ou favrechier. Favrerie voulait dire forge. Les fèvres ou febvres étaient les ouvriers travaillant les métaux. Nous avions à Metz la ruelle aux Fèvres (actuelle Bonne-Ruelle) et la place aux Fèvres. Au XVIIè siècle, le nom de la rue s'orthographiait : Febvade.

 

Place des Charrons

De la rue Mazelle à la rue Haute-Seille.

Elle s'appelait Neuverue au XIIIè siècle, rue des Chariers dès 1452, place des Sans-Culottes en 1793. Jusque vers le milieu du XVlllè siècle, elle n'était qu'une simple rue. Son nom de Neuve-Rue venait de ce qu'elle menait au Neuf-Pont ou Pont-à-Seille. Nous ignorons à quelle date elle prit l'appellation de rue des Chariers, probablement lors de l'établissement, sur son parcours, d artisans fabriquant des voitures et des charrues. Sur un plan de 1738, une ruelle du nom de rue Agathe s'ouvrait en face de la maison actuelle numéro 50 de la rue Mazelle. Trois maisons séparaient cette venelle de la place. La ville acheta ces trois immeubles en 1747 et les démolit. De place des Charters, le lieu devint plus tard place des Charrons.

Rue du Champé

De la place des Paraiges à la place de la Grève.

Originairement, écrit Chabert, endroit bas, humide, situé le long de la Seille, qui manque de pente et a des rives très basses. Et il affirme qu'une des plus anciennes familles messines s'étant fixée au quartier dit le Champel outre Seille, en prit le nom. Colin de Champel, du Paraige du Commun, époux de dame Jeannette, fut le père de Henriot ou Henry de Champel dit Roucelz, aussi du Commun, et maitre échevin au commencement du XIV' siècle, de qui la maison Roucelz est descendue. Jean-Julien Barbé dit au contraire que le lieu tient son nom de la famille des Champels qui possédait probablement un hôtel dans ce quartier. Edouard Sauer abonde dans le même sens. II cite plusieurs actes du XIIIè siècle qui concernent le hait (haut) et le baix (bas) Champel. Dans l'Histoire illustrée de Metz et de ses environs, par Auguste Terquem, publiée en 1856, nous lisons à la page 85 : Tous les Roulz ou Rousselle de notre ville tirent leur origine de la cité messine et sont une branche de la maison de Champez, établie avant le XIIIè siècle en cette ville, à laquelle elle a donné plusieurs maitres échevins Ce nom s'est écrit de bien des manières, quoique désignant toujours la même famille Roulz, Roucel, Rousselle, Roussel. Le chevalier Henri de Champez prit le nom de Roucelz comme surnom, à cause de la couleur rousse de ses cheveux. Hypothèse que nous considérons comme un peu fantaisiste. Avant qu'il se couvre de constructions, le quartier du Champé offrait un séjour agréable sur les belles rives verdoyantes de la Seille. Plusieurs familles nobles y possédaient hôtels ou maisons de plaisance. Certains prétendent aussi que le nom de Champé viendrait de Petit Champ.

Ruelle Boudat

De la rue Haute-Seille à la rue Vigne-Saint-Avold.

En face de la rue Saint-Etienne, il existe un passage, voûté en partie, appelé ruelle Boudat, probablement du nom d'un particulier, qui communique avec la rue Haute-Seille. C'était autrefois une impasse qui butait contre une maison donnant sur la Seille. Cette ruelle fut interdite en 1740, sur la demande des habitants de l'endroit, parce que se plaignaient-ils les soldats et les filles de mauvaise vie s'y donnaient rendez-vous.

Rue de la Bade

De la rue Mazelle au boulevard André-Maginot (ancien Rempart des Allemands).

Son nom, en patois messin, signifie fosse. C'était autrefois une impasse, sans issue sur le rempart, qui conduisait au cimetière et à l'ancienne sacristie de Saint-Maximin. Les actes de sépultures consignés dans les vieux registres de cette paroisse mentionnent fréquemment cette voie :... et après les prières des obsèques achevées, y lit-on ordinairement, le corps dudit... a été levé du choeur et transporté par le passage de la bawe dans le cimetière attenant à ladite église, pour y être inhumé : les assistants de leur côté s'étant rendus au dit cimetière par l'entrée commune. En l'an 1480, Mathieu de Gournay, écuyer, acquit le droit de traverser la ruelle de la Baüe, à côté de l'église, pour lui et les hoirs de la maison qu'il possède à l'extrémité du passage et qui le ferme en son endroit particulier (Observations séculaires de Paul Ferry). Cette maison bouchait complètement la ruelle de la Baue, et son arrière donnait sur le rempart. Sur un plan de 1784, la rue est dite rue de la Paroisse. La partie contiguë au rempart a été élargie à différentes époques. Une pétition du 8 juin 1845, rapporte Chabert, exposant que le nom de rue de la Baue est inconvenant et ridicule à tout le monde : qu'il n'y a même plus de plaque à aucune extrémité, avait sollicité l'administration municipale de nommer le passage dont il s'agit rue Saint-Maximin, puisque, dit la pétition, il longe cette église. Le maire fit la sourde oreille et se contenta simplement de replacer des plaques portant l'ancien nom.

Rue d'Asfeld

De la place Saint-Thiébault à la place Mazelle.

La rue porte le nom de Claude-François Bidal, marquis d'Asfeld, maréchal de France, le continuateur de Vauban, mort en 1743. Elle fut formée, pour la plus grande partie, en 1740, sur l'emplacement des murs du rempart et des fossés établis de ce côté de la ville. En 1793, le grand Séminaire fut converti en ambulance, ce qui valut à la rue de troquer momentanément son nom contre celui de rue de l'Ambulance.

Du nom du marquis d'Asfeld, (Claude-François Bidal) Maréchal de France, le successeur de Vauban, mort en 1743. La rue fut formée, pour la plus grande partie, en 1740, sur l'emplacement des murs du rempart et des fossés de la ville. Elle longe le grand séminaire qui regroupe les deux cycles de la formation des futurs prêtres des diocèses de Metz. Les grands bâtiments un peu austères qui l’abritent datent de 1745, mais la fondation du séminaire remonte à 1661.

En 1793, le grand Séminaire fut converti en ambulance, ce qui valut à la rue de troquer momentanément son nom contre celui de rue de l'Ambulance.

Boulevard André Maginot

Du boulevard Paixhans à la place Mazelle.

Elle perpétue le souvenir d'André Maginot, né à Savigny-sur-Ornain (1877-1932), plusieurs fois ministre de la Guerre, qui a donné son nom à la ligne de fortifications établie sur la frontière française de 1927 à 1936.

Cette voie s'appelait avant la dernière guerre, rempart des Allemands et, jusqu'après 1900, pour la partie existant à l'époque rue du Rempart des Allemands. Cette dernière commençait au rempart de la Basse-Seille et allait rejoindre la rue Mazelle.

Rappelons que le nom de rempart des Allemands, comme celui de la rue des Allemands, n'est aucunement une évocation des habitants de l'Allemagne moderne. Il date de plus de sept siècles et conserve le souvenir des chevaliers teutoniques.

Le boulevard suit le tracé des anciens remparts. La première partie ouverte le fut en 1813, sous le nom de rue Neuve du Rempart, entre la porte des Allemands et le passage derrière l'église Saint-Eucaire. La deuxième partie, vers la rue de la Basse-Seille, le fut en 1846 sous l'appellation de rue du Rempart de la Basse Seille. La démolition du rempart, du côté de la Basse Seille, fut exécutée en 1907.

Entre la porte des Allemands et la place Mazelle, les travaux durèrent de 1904 à 1906.

Porte des Allemands

A la fois porte et pont fortifiés, la Porte des Allemands est un édifice de fortification médiéval. Témoin de l'architecture militaire du XVe siècle, la Porte des Allemands est le seul château défensif de Metz qui n'a pas été détruit.

Le nom de La Porte des Allemands a pour origine les chevaliers teutoniques ou frères hospitaliers de Notre Dame des Allemands qui fondèrent un hôpital dans la rue en face.

Sa construction débute vers 1230 avec l’édification d’une première porte orientée vers le centre-ville et formée de deux tours, de remparts de part et d’autre et d’un pont enjambant la Seille. Deux nouvelles tours, plus imposantes, sont élevées vers 1445 pour défendre l’autre extrémité du pont. En 1674, Vauban rajouta côté campagne une porte plus petite qui n’existe plus de nos jours.

L’ancien pont fut détruit en 1944 et reconstruit en 1947 un peu plus loin à sa place actuelle. En 1900 c’est la ville de Metz qui est devenue propriétaire de la porte des Allemands. La ville y installa un musée et on pouvait y voir la guillotine.

Rue des Allemands

De la place des Paraiges à la porte des Allemands.

La rue des Allemands, disaient certains, s'appelle ainsi parce qu'elle se situe sur la route d'Allemagne.

Cette opinion erronée explique pourquoi le Conseil municipal fut à plusieurs reprises et heureusement sans succès, fortement pressenti par des patriotes trop zélés, pour changer la dénomination de la rue.

La voie doit en réalité son nom aux chevaliers teutoniques ou frères hospitaliers de Notre-Dame des Allemands. Elle s'appela d'abord rue de l'Hôpital-des-Allemands, ainsi que le mentionnent les bans de tréfonds de 1241 et 1269, et ensuite, par abréviation rue des Allemands.

Nous trouvons déjà cette appellation en 1251 et en 1267. Nous la retrouvons encore en latin en 1275. et même en allemand en 1346.

L'ordre des chevaliers teutoniques, fondé en Palestine en 1190, se répandit bientôt en Europe. En 1216, il s'installe à Coblence. ensuite à Trêves. L'an 1222 voit les chevaliers arriver à Sarrebourg, l'an 1227 à Sarrebrück.


Source:

Wikipédia

Metzavant.com

Vieux Metz : Les Noms De Rues par JEANMAIRE André - Zalc 1976